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I.
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1. L'homme attache du prix à son existence ; la nature, non. 2. La nature crée des hommes pour être sacrifiés au bien commun ; ce sont les héros. |
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1. Dans l'univers, la survie de l'espèce impose aux femelles les charges, les risques de la maternité. Elle impose aux mâles de même sang le duel de mâle à mâle, le combat sans merci, la mort s'il le faut. 2. La nature veut que les mâles s'affrontent, qu'ils meurent. Dans l'ensemble du monde vivant, les carnages des mâles préludent à l'amour. La femelle propage l'espèce ; le mâle, par sa mort, la purifie. |
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1. Un petit nombre de mâles assurent le service de l'espèce. La nature confie à l'ensemble des mâles le soin de dénier à chacun d'eux le droit de se reproduire. Elle les dote de curs ennemis, afin qu'ils se mesurent et s'entre-détruisent dans la lutte. L'inimitié des mâles est la loi et le salut de l'espèce. La nature ne crée l'espèce qu'en y créant les mâles ennemis ; le mâle, par sa mort, la purifie. 2. Un mâle n'a pas le droit de se reproduire. Une race n'a point le droit de se perpétuer. La nature veut le règne des forts. Elle affronte les mâles, elle affronte les races, afin de les juger, de les condamner ou de les conserver. |
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1. La nature n'aime pas les mâles. À l'intérieur de chaque espèce, les mâles ont la mission de s'entre-tuer pour le salut de l'espèce. |
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1. La guerre donne aux hommes la beauté morale que la maternité donne aux femmes. |
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1. Le pacifisme est le frère du malthusianisme. 2. L'amour de la Patrie est un amour ombrageux qui ne supporte point d'être nommé. C'est un amour qui réconcilie tous les hommes, un amour d'accord avec l'honneur, le seul amour auquel l'honneur permette de se laisser aller. |
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1. Les voluptés du risque sont si impérieuses que, la vie de société abolissant certains dangers, l'homme s'en crée d'artificiels pour s 'exposer et en jouir. 2. Aucune espèce animale n'apporte à la mort plus de frénésie que l'homme. C'est parce qu'il outre la nature que l'homme outre la mort. |
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1. Les êtres ne sont que le serviteur de l'idée. La mort volontaire est un tribut de l'homme aux idées. Les races se fondent sur les idées. |
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1. Il faut bien que le mâle qui tue obéisse à des fins puissantes pour sacrifier tout ce qu'il aime. La joie de tuer est profonde. Il y a dans le meurtre un assouvissement de l'instinct, une volupté de l'âme. 2. L'ordre de la nature est de haïr qui n'est point soi, ou ne collabore point avec soi. Chaque être doit dé- |
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fendre sa cause, jouer son jeu, et par conséquent mépriser les autres, les haïr, les trouver mal. Le bien n'est autre que moi. 1. Tes enfants me plaisent, si je ne t'aime. Mais si je t'aime ? L'amant qui aime hait les enfants du père. |
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1. Chaque être possède deux âmes : l'âme du corps et l'âme de l'espèce. L'âme du corps ne prétend qu'à jouir ; l'âme de l'espèce intime l'ordre de servir. Qui ne sert point, sait qu'il trahit. Le corps veut confort, repos, volupté ; l'espèce veut effort, dureté, sacrifice. |
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1. Les voluptés faciles sont des voluptés interdites. Les voluptueux débauchent la chair au service de l'espèce. Ils détournent à leur profit les joies créées par la nature pour le service de l'espèce. Qui vit pour la volupté, trahit la fin pour les moyens. Les voluptés sont des amorces, elles ne sont pas des fins. 2. Les mâles qui fuient la guerre sont de mauvais mâles. |
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1. La nature soumet à des garanties la durée. Les races et les mâles achètent de leur sang le droit de se perpétuer. Le mâle qui tue sauve le monde. |
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1. L'instinct de génération prime chez l'individu l'instinct de conservation. 2. Le besoin de repos est l'apanage de l'inertie. |
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1. Tout s'évanouit dans le cur des hommes, quand la Patrie pousse son cri d'appel. Les mères sont moins remuées dans leurs entrailles par le cri de détresse de leur enfant. Femme, parents, famille, fortune, tout s'efface à leurs yeux. L'amour divin de la Patrie touche jusqu'au cur du forçat. |
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1. Le goût de la mort est le lot des mâles. Les guerres s'éteindront sur la terre quand s'éteindra l'amour. |
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II.
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1. C'est la mission qu'il se donne qui fait le héros. La bravoure n'est que secondaire dans son âme ; elle n'est qu'un des instruments de sa passion. |
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1. Il y a des étages dans la maison de l'héroïsme. Les héros passifs sont nombreux ; les héros d'entreprise sont rares. |
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1. Il est juste que les héros meurent, parce qu'ils en sont dignes. |
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1. Le héros est celui qui préfère autrui à soi-même. Ce n'est ni la bravoure, ni l'audace, ni la fougue qui font le héros. C'est le don de soi-même pour l'amour d'autrui. 2. L'amour-propre dirige les hommes. Mais, ce que La Rochefoucauld n'a point vu, c'est que l'amour d'autrui dirige les héros. |
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1. Où il n'y a plus de joie, il peut encore y avoir de l'honneur ; mais il n'y a plus d'héroïsme. L'héroïsme est la joie de l'effort pour l'amour de la lutte. |
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1. Il y a moins de joie à jouir qu'à servir. |
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1. L'héroïsme est un besoin qu'a l'âme d'éprouver son empire sur le corps. 2. L'obéissance aux ordres les plus durs, vient d'une âme qui consent en vue de s'estimer. |
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1. 1. Ni la douleur, ni l'expérience ne brisent, modèrent, matent les grands instincts. Il n'est pas de risque que ne court l'homme d'action, parce qu'un amour le mène et que la raison n'a jamais tenu devant nos grands instincts. 2. Les plus proches parents des héros sont les mères. |
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1. Les héros, comme les mères, sont les serviteurs de l'espèce. 2. Les mères voient grandir leurs enfants sans volupté. Elles n'ont plus d'emploi auprès d'eux. |
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1. L'amour de la gloire n'est pas fondamental chez le héros. L'héroïsme n'est qu'amour ; il n'est pas effort. |
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1. Tous les hommes sont susceptibles de concevoir une conduite héroïque ; les héros seuls la réalisent. Le héros est inimitable, parce que le fondement de ses actes est l'amour, et que là où le vulgaire ne voit qu'effort, le héros ne trouve que volupté. 2. On peut obéir héroïquement. Mais, même dans l'obéissance, le héros se dicte sa mission. L'obéissance n'est pas toujours facile au héros. Il entend d'autres voix que celle de ses chefs. |
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1. Il n'y a pas d'héroïsme complet. Le héros a ses heures de lâcheté. |
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1. Les héros ni les mères n'obéissent au devoir. Un héros qui n'agit plus que par devoir a besoin de repos. 2. Les grands de l'esprit ont des disciples ; ils ont peu d'égaux. |
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1. Souffrir pour racheter le monde, vivre durement, être de ceux qui souffrent : joies des héros. Souffrir, c'est s'estimer. L'homme noble veut être de ceux qui souffrent, et non de ceux pour qui l'on souffre. 2. Les hommes s'enorgueillissent de leurs plaisirs ; les braves, de leurs souffrances. Les difficultés attirent les braves, parce qu'ils s'y estiment. L'homme de guerre ne s'estime que dans les circonstances difficiles. 3. Le héros ne subit pas ; il est invention et action. |
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1. Le propre des hommes supérieurs, dans tous les domaines, est de jouer la difficulté. Un des attraits du danger est le plaisir d'y réussir une chose difficile. |
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1. Il y a des êtres qui n'ont d'emploi que dans l'héroïsme. 2. Les chefs durs sont rarement braves. |
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1. C'est une grande déception pour un brave d'être mal reçu par ses chefs ou par ses égaux, le soir d'une bataille où il a tout donné de lui-même. 2. Le héros est modeste ; comme le saint, il s'excuse de ses vertus. |
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1. Chaque homme cristallise à sa façon, comme un minerai. L'exemple de l'héroïsme peut entraîner ; il ne modifie pas. L'exemple de l'héroïsme n'est un cristal d'amorce que pour les héros. Guynemer a exalté des milliers d'hommes. Quelques centaines ont tenté de le suivre. 2. La bravoure n'est que secondaire chez le héros. Elle est le bras, elle n'est point l'âme. La bravoure ne fait pas le héros ; il l'acquiert. Elle n'est qu'un des moyens dont il satisfait sa passion. |
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1. L'audace est au premier plan du héros. |
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1. La vie est la monnaie dont il paie ses erreurs. |
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III.
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1. Plus le corps se consume, plus l'âme s'épure. |
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1. La résistance à la fatigue est l'orgueil des héros, comme des amants. L'épuisement à la guerre, comme dans l'amour, déconsidère. |
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1. La contrainte morale n'existe que pour quelques lâches sur la ligne de feu. Chacun y est prêt à mourir. 2. L'inconfort, les fatigues, les privations, les jours sans feu, les nuits sans gîte, l'eau, la neige, les dangers, les blessures, la mort font la grandeur de la guerre. |
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1. L'homme est le seul animal capable d'accepter volontairement des actes douloureux. Renoncer à souffrir, c'est renoncer à s'estimer. 2. Loin de représenter un châtiment, l'exercice des vertus chrétiennes est une source de béatitude. |
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1. La nature a comblé les hommes de vertus ; mais ils ne les déploient qu'à la guerre. |
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1. Les murs, les doctrines insultent à la liberté. Il n'est rien que d'intéressé dans la vie sociale. L'homme y |
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étouffe. La guerre le libère. Le soldat est un pauvre, mais à qui le monde appartient. 1. Le pillage n'est pas le vol ; il est la revanche de la liberté. 2. Les hommes remettent dans la main des dieux la cause qu'ils plaident contre le destin. |
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1. Les impies ne sont pas des lutteurs. |
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1. Dante réservait un cercle de son enfer aux hommes sans foi. 2. Les religions naissent de la faiblesse et meurent de l'orgueil. 3. La chance, dont se rient les forts qui l'asservissent dans la vie ordinaire, est un grand personnage à la guerre. |
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1. La guerre blanchit les curs. Elle est le royaume de l'oubli. On n'y entre, comme au service de Dieu, qu'avec un cur sans passé. 2. Tout s'estompe à la guerre. L'homme y entre comme dans un autre amour. |
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1. À la guerre, c'est une joie perpétuelle que de vivre. On ne songe à la mort qui guette que pour jouir du présent. On est heureux à la guerre du seul fait d'exister. On y jouit de la vie comme d'un bien qui vous serait prêté. |
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1. On peut tout demander aux hommes pour l'aumône qu'on leur fait de leur vie. 2. La volupté d'aimer est peu de chose auprès de la volupté de vivre. |
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1. La justice ne préside pas au combat. Ce n'est pas le mâle vertueux, intelligent qui triomphe ; c'est le plus fort dans l'occasion, le même qui mourra quand il sera combattu par un autre mâle plus fort. La vie et la mort sont donc occasionnelles. C'est même la vertu que la nature punit le plus souvent. |
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1. On se plaint moins d'une blessure à la guerre que d'une iniquité dans la vie sociale. L'homme qui se plaint d'une injustice, ne se plaint pas d'une blessure. 2. Les justes aiment la guerre, parce qu'elle permet d'estimer qui vous frappe. |
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1. De même qu'il y a des sujets qu'on évite entre personnes sensibles, on ne parle jamais de la mort à la guerre. Il y a deux sujets d'entretien qu'on n'aborde jamais à la guerre : la Patrie et la mort. La Patrie est partout présente à la guerre. 2. L'homme de guerre a besoin de se sentir invulnérable. 3. À la guerre, le moral est de surmonter la vie physique plus que la mort. |
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1. La vanité est ignorance, bassesse d'ambition. Il y a une table de jeu du destin ; qui mise gros n'est point vain. |
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1. Comme il y a toujours une prudence, même dans l'héroïsme, il n'y a pas d'homme qui, en face d'une tombe, ne se demande s'il a fait tout son devoir. |
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IV.
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1. Le génie seul légitime l'ambition à la guerre. |
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1. Pour certains hommes, le courage est ce qui se pardonne le moins. 2. Il faut bien déconsidérer les hommes courageux. Ce sont des brutaux ou des fous. Ils sont sans génie militaire. Ils sont un danger pour une troupe. Ce sont des coupables ; ils font le jeu de l'ennemi |
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1. Quand on n'a pas de courage, celui des autres est voisin d'une injure. On n'aime pas toujours convenir du courage. Il y a presque une injure dans le courage des autres. |
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1. L'homme qui craint croit que le courage résulte d'un aveuglement, d'une ignorance des conditions du combat. Or, le courage résulte de la connaissance de la guerre, de l'intelligence du non-danger. ll répond de l'activité physique, de la résistance à la fatigue, de l'initiative, de l'ingéniosité, du coup d'il. |
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1. Les hommes sans courage taxent le courage de brutalité et lui dénient finesse, clairvoyance et souplesse. Le courage est du bon sens et de l'intelligence réunis. L'expérience l'illumine. Il prévoit, calcule, combine. 2. Il y a une résistance des matériaux humains. Le cfficient de sécurité des hommes se mesure au courage. C'est au courage que se mesure la résistance du matériel humain. 3. Le courage résulte du calcul exact des probabilités, |
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exécuté par un esprit juste et renseigné. Par la proportion des pertes dans un temps donné, on peut connaître au juste le danger qu'on court. |
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1. Une des formes de l'héroïsme est de nier l'ennemi. L'ennemi n'est ni omniscient, ni omniprésent. 2. On peut dire des braves que, par leur connaissance de la guerre, ils sont ceux qui s'exposent le plus en risquant le moins. |
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1. Il y a un vertige du danger qui attire. Les grands dangers n'attirent que des natures exceptionnelles. |
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1. Les hommes les plus habitués à la guerre connaissent rarement le danger qu'ils courent. Ils le mesurent par comparaison, mais seulement avec des souvenirs récents. Les souvenirs s'effacent vite à la guerre. On sait bien que certains jours il a fait chaud, mais on ne se rappelle plus le degré. Les grands dangers se comparent mal. |
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1. L'homme normal se croit immortel dans la vie et invulnérable à la guerre. 2. L'homme touché dans son appareil générateur est craintif. L'homme malade est craintif. Tout ce qui diminue la vie ouvre le cur à la crainte. 3. Les hommes se jugent dans les revers. La déroute est un fleuve qui emporte tout ce qui est flottant. Les rocs tiennent. |
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1. Il n'y a pas d'audace sans prudence. |
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1. Les positions les plus défendables sont, dans les déroutes, abandonnées sans combat. Des officiers solides proposent de faire sauter les canons. Les canons partent sans leurs munitions. Dans la contagion de la déroute, le courage immunise. 2. Les officiers inexpérimentés à la guerre croient tenir sur des positions que, quinze jours après, ils abandonnent. |
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1. Il n'y a pas de héros sans bon sens ; la raison le gouverne. La raison est la force d'âme. |
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1. La jactance naît d'un sentiment incomplet des devoirs, des responsabilités. |
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1. Un dieu est mort sur la croix sans forfanterie. Il n'y a pas de grands gestes à la guerre. |
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V.
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1. Les troupes fatiguées sont l'apanage de chefs inertes. 2. La fatigue commence quand la passion faiblit. Enflammez vos hommes, ils n'auront jamais besoin de repos. |
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1. ll est plus facile de commander une troupe en temps de paix qu'en temps de guerre, parce que, en temps de guerre, les hommes qu'on commande sont des saints. Tous les hommes sont des saints à la guerre. ll n'en est pas un qui le sache. Le héros est le saint volontaire. |
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1. Il est plus facile d'obéir que d'imaginer. |
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1. On peut tout demander à une troupe, quand le motif est raisonnable. |
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1. Le courage est l'A. B. C. de la guerre. La guerre ne s'apprend que sur la ligne de feu. Sans courage, pas d'expérience. Tu enverras une troupe à la mort par ignorance. Tu reculeras, quand tu pourras tenir. La bravoure permet seule d'acquérir l'expérience de la guerre. |
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1. Il y a des chefs qui donnent à penser que l'ennemi est à l'arrière. 2. Tout ce qui est de second ordre est parfaitement contrôlé à la guerre. Une troupe ne touche ni une paire de chaussures, ni une botte de paille en trop ou en moins. Quant au point de chute des obus, en dehors du capitaine qui dirige le tir, et qui est juge et partie, Dieu est là pour le vérifier. |
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1. Une des misères de la guerre de position, c'est que ceux qui voient ne commandent pas, et que ceux qui commandent ne voient pas. |
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1. Les États-Majors portent des foudres, parce qu'ils doivent observer des sommets et réagir comme l'éclair. En fait, ils n'observent et réagissent que par des intermédiaires. 2. Il y a bien des excuses à la cécité d'un chef. Une besogne lui incombe qui embrasse bien des domaines, |
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en dehors du combat. Le ravitaillement, les renforts, les questions de haute paye et de sabots, l'habillement, le matériel, le personnel, les services annexes, leur coordination, les rapports, les visites, la discipline, l'avancement ; les récompenses, la circulation et toute cette administration infinie de la guerre absorbent tout son temps. S'il n'y prend garde, le combat devient le moindre souci de son commandement. Un chef doit être un homme de combat. |
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1. Un chef sans courage ne peut que rabaisser le courage. Il le nie, le ridiculise ou le condamne. Auprès d'un chef ou d'égaux sans bravoure, il est bon de cacher une action d'éclat. 2. Les femmes ni les combattants ne comprennent l'ironie. L'ironie change le signe des valeurs. Elle n'a pas sa place dans l'action. |
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1. L'artillerie n'est pas l'arme propice au héros. Le héros de tempérament y a mal son emploi. |
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1. Le jeûne a été inventé par les Ordres pour hausser le moral. La femme mange moins que l'homme, parce qu'elle a plus de passions. |
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1. Les camps de repos ne sont point pour les pèlerinages. On ne retourne qu'aux lieux où l'on a souffert. |
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